Procurement Notices

L'un des défis d'ordre sociopolitique auquel fait face le Tchad actuellement est celui du niveau encore marginal de participation des femmes aux sphères de prise de décisions, dans quasiment tous les domaines de la vie nationale et plus particulièrement dans le domaine de la politique et de la vie publique. Ceci malgré la place prépondérante qu'occupe la femme au sein de la société tchadienne comme actrice de développement.

En effet, les femmes représentent plus de 52 % de la population. Elles contribuent pour une grande part à l'économie nationale, mais cette contribution n'est pas facilement quantifiable avec exactitude du fait qu'elles évoluent majoritairement dans l'informel mais, quelques documents statistiques indiquent néanmoins que les femmes assurent plus de 70 % de la production vivrière et constituent plus de 80 % de la main d'œuvre agricole, avec plus de 90 % de la transformation traditionnelle des produits agricoles.

Pourtant, les inégalités et les iniquités entre hommes et femmes restent un sujet de préoccupation et persiste encore selon études récentes menées par les ONG et le Ministère de la Femme. Les résultats de ces études menées à ce jour et dont la plus récente est celle réalisée en 2010 par l’ONG Counterpart International souligne la faible participation des femmes tchadiennes dans les sphères de décision et les conséquences qui en découlent sont :

• La faiblesse du statut des femmes et l’inégalité des sexes 
• Le faible niveau de scolarisation
• Le manque de prise de conscience sur leurs droits
• Le faible accès aux ressources économiques et aux informations relatives aux élections et à la vie politique,
• La soumission à la pratique du vote familial et les consignes de vote
• La faible considération de la femme par les candidats, les partis, et les responsables de l’organisation des élections qui traitent la femme comme une marginale du processus ;
• L’accès limité des femmes aux structures de gestion politique : Le Cadre National de Dialogue Politique (CNDP) et la CENI compte peu de femmes (moins de 10%) en son sein aussi bien au niveau national que régional;
• La faible implication des femmes dans les processus de prise de décision ou dans la gestion des institutions, par manque d’estime et de confiance en soi ;
• L’Incapacité des femmes à exprimer efficacement leurs priorités politiques ou d’influencer le dialogue politique national.

Pour rappel le Tchad est classé 145ème sur 187 pays en 2014, pour ce qui est de l’inégalité de genre. Avec moins de 15% des femmes à l’Assemblée Nationale et à peine 18% au gouvernement, la question de la participation des femmes au processus politique, économique et social au Tchad, mérite une attention particulière au vue des pesanteurs socioculturelles qui se traduisent par les discriminations envers les femmes dans l’accès à l’éducation, aux services de santé primaire et à l’emploi, condition sine qua none pour leur participation à la prise de décision.

C’est pourquoi au-delà du rôle prépondérant que jouent les femmes en tant que citoyennes dans la sensibilisation et la mobilisation des populations pendant les processus électoraux, il importe de renforcer leurs capacités afin de leur permettre de faire acte de candidature aux compétitions électorales et d’accéder ainsi à des postes de responsabilité.

Le Tchad vient de sortir des élections présidentielles, dans le cadre d’un cycle électoral soutenu par les partenaires techniques et financiers. Dans ce Programme d’Appui au Cycle Electoral du Tchad (PACET), le PNUD met l’accent sur deux axes : l’appui au processus électoral en cours, d’une part, et, les réformes nécessaires pour la consolidation des acquis et le renforcement de la démocratie, d’autre part.

C’est dans cette optique que le PACET a prévu le recrutement d’un consultant national, spécialisé dans les questions relatives au genre, pour apporter son expertise dans la réalisation d’un document de stratégie de renforcement des capacités des femmes tchadiennes à participer pleinement au processus électoral, assortie d’un plan d’action à court et moyen terme.

La mission du consultant national est de fournir un appui technique au Gouvernement du Tchad, à travers le Ministère de la Femme, la CENI et les autres institutions, en vue d'élaborer et faire valider un document de stratégie national de renforcement des capacités des femmes à participer pleinement au processus électoral et de promotion du leadership féminin au Tchad accompagné d’un plan d’action à court et moyen terme.

Il s’agit pour le consultant de :

• Procéder à une analyse succincte de la dimension genre dans la société tchadienne dans tous les secteurs de la vie économique, sociale et politique, culturelle, sur la base des recherches documentaires et des données à recueillir auprès des administrations, des organisations de la société civile, des autorités traditionnelles et religieuses et  les compléter si possible par des enquêtes sur le terrain en vue de toucher les femmes de l’arrière-pays ;

• Réaliser l'évaluation du dispositif existant en appliquant la méthodologie présentée et acceptée par le PNUD et les parties nationales;
• Effectuer avec la spécialiste genre et élection du PACET un voyage d’étude pour s’enquérir des bonnes pratiques en la matière afin d’enrichir le document ;
• Apporter un appui substantif à l’organisation et l'animation des ateliers régionaux et du forum national sur le leadership féminin en politique et dans la vie publique et amener les participants à dégager des orientations claires sur les mesures à prendre en vue de l'effectivité de la participation des femmes;
• Mettre toute son expertise dans l'élaboration du document de stratégie et du plan d’action de promotion du leadership féminin en politique et dans la vie publique;
• Intégrer les commentaires pertinents des participants au forum, puis à l'atelier de validation des documents, en vue de produire des versions finales de qualité acceptées par tous.
• Réaliser sa mission conformément aux normes techniques en vigueur et selon le respect des règles de qualité;

• Le/ la consultant(e) travaillera en collaboration avec les services techniques du Ministère de l’Action Sociale et de la Famille, toutes les institutions en charge ou impliquées dans le processus électoral, les Réseaux des organisations féminines, les agences des Nations Unies en charge des questions du genre ainsi que d’autres partenaires et structures impliqués dans l’appui aux élections en général et dans l’exécution du PACET en particulier.

I. Qualifications académiques:

• Formation universitaire, au moins Master en développement, planification et gestion de programmes, en sciences sociales ou tous autres domaines apparentés ;

II. Années d’expérience:

·   Dix (10) ans d'expérience professionnelle;

·   Au moins une référence en matière d'élaboration de programmes et stratégies sectoriels;

·   Au moins une référence dans l'élaboration d'une politique nationale dans le domaine du genre et participation politique.

III. Compétences:

Les domaines de compétences suivants sont requis : ;

• Disposer d’une bonne expérience en matière de planification stratégique et formulation de politique stratégique et de programmes/projets de développement ;
• Justifier d’une bonne connaissance des processus électoraux en Afrique en général et au Tchad en particulier;
• Bonne connaissance en matière de Genre/ Droits humains ;
• Bonne connaissance du contexte national du Tchad ;
• Excellente capacité de communication ;
• Démontrer une intégrité en se conformant aux valeurs et normes déontologiques des Nations Unies;
• Démontrer un engagement à la vision, la mission et valeurs du PNUD;
• Très bonnes capacités d'analyse, de synthèse et de rédaction;
• Aptitude à travailler en équipe et excellentes capacités de communication;
• Bonne connaissance du système des nations unies ou forte expérience dans ou avec une ou des institutions de développement;

Connaissances informatiques

·   Très bonne utilisation des logiciels de bureau (MS Word, Excel, Powerpoint, etc.);

·   Expérience dans la manipulation de l'internet et des messageries.

Langue requises

·   Une excellente maîtrise de la langue française est exigée;

·   Connaissance de l’arabe et des principales langues parlées au Tchad et de l'anglais est un atout.

Les personnes intéressées doivent envoyer les documents suivants:

1. Proposition technique expliquant pourquoi ils / elles sont le/la meilleur(e) candidat(e)  et proposer une méthodologie succincte expliquant l’approche ainsi que la façon dont la consultance sera réalisée
2. Propositions Financières
3. Curriculum Vitae prouvant  une expérience dans des domaines similaires ainsi qu’un minimum de trois références

Contrat basé sur des taux d’honoraires journaliers

L’offre financière doit spécifier le taux journalier, le coût du voyage et le per-diem devant être indiqués séparément. Les paiements se feront en fonction du nombre de jours effectifs de travail.

Voyage

Tous les coûts de voyage devront être inclus dans l’offre financière. Ils comprennent le voyage au lieu d’affectation et retour. En général, le PNUD n’accepte pas les voyages au-delà de la classe économique. Si le consultant souhaite voyage dans une classe supérieure, il devra prendre en charge les coûts additionnels.

Pour tout voyage non initialement prévu, le paiement du coût du voyage (billet, logement et frais terminaux compris) doit faire l’objet d’un accord entre le PNUD et le consultant avant le voyage et sera par conséquent remboursé.

Exemple de présentation de l’offre Financière

Les consultants seront évalués ainsi qu’il suit :

Méthode combinée

Le contrat sera attribué au consultant :

1. Dont l’offre est jugée valable (répond aux TDR) et
2. ayant obtenu le nombre de points le plus élevé (cumul des notes technique et financière)

• Note technique : 70%
• Note financière : 30%
• Seuls les candidats ayant obtenu au moins 70% des points à l’issue de l’évaluation technique seront pris en compte pour l’évaluation financière