Overview : Depuis 1987, la « transition démocratique » en Haïti est marquée par d’importants défis de gouvernance de l’Etat et de faiblesse du système judiciaire. Les défis structurels demeurent majeurs. Manque d’indépendance, corruption, trafic d’influence, défaut de compétences et déresponsabilisation des acteurs génèrent au quotidien impunité et arbitraire. Le taux de condamnation est extrêmement bas, tandis que des milliers de démunis passent des années en prison dans des conditions inhumaines sans même être jugés. Les violations des droits humains se multiplient, alors que les victimes sont laissées à elles-mêmes. Le système n’accorde pas de sécurité juridique aux citoyens, surtout aux plus vulnérables, et n’offre de ce fait aucune base solide pour la reformation d’une société juste et équitable. Tout particulièrement, les femmes et les personnes victimes de discriminations et de violences basées sur le genre ne bénéficient pas d’un accès concret à la justice et n’ont pas les moyens de défendre leurs droits par devant les tribunaux. Elles n’ont bien souvent pas les moyens de se faire accompagner d’un avocat, et, lorsqu’elles y parviennent, celui-ci n’est bien souvent pas sensibilisé aux spécificités de leur cas. L’espace judiciaire, au lieu d’être un espace de soutien, reproduit au contraire souvent des discriminations et même parfois des violences envers ces personnes vulnérables. ONU Femmes, avec le financement du programme conjoint ROL avec la MINUSTAH en Octobre 2016, a pu implémenter des activités visant à réduire les violences à l’égard des femmes et filles à travers les quatre thématiques répondant de l’Etat de Droit : Justice, Police, Correctionnelle et les Droits Humains. Dans le cadre de ce programme, ONU Femmes a pu fournir l’assistance légale aux femmes et filles, assurer la fourniture de services d’assistance légale pour des personnes subissant des violences basées sur le genre, afin de répondre à la situation préoccupante des femmes et des personnes victimes de discriminations et de violences basées sur le genre qui ne bénéficient pas d’un accès concret à la justice et n’ont pas les moyens de défendre leurs droits par devant les tribunaux. En revanche, le niveau de vulnérabilités socioéconomiques des populations avec un seuil de pauvreté abjecte (plus de 60% de la population vit au-dessous du seuil de la pauvreté- avec moins de $2,41 par jour) constitue une violation systématique des droits fondamentaux et un frein aux victimes à réclamer leur droit. Ceci dit, ONU Femmes préconise une approche pluridisciplinaire et intégrée qui prend en compte les besoins pécuniaires des femmes victimes d’actes arbitraires et de violences, tout en respectant leurs dignités, en leur procurant une aide psychosociale, des formations professionnelles de cycle court avec la possibilité de développer une activité génératrice de revenus. Dans la réalisation du projet, il est prévu plusieurs activités, entre autres, des formations professionnelles ciblant 75 femmes dans la prison de Cabaret. C’est dans ce cadre que ONU Femmes a décidé de faire appel à une organisation de la société civile, pouvant accompagner la Direction de l’Administration Pénitentiaire dans cette démarche. N.B: Priere de cliquer sur le lien pour acces aux termes de references |