Malgré ses immenses potentialités naturelles, la Guinée figure parmi les pays les moins avancés. En 2012, plus de la moitié (55,2%) des guinéens vit en-dessous du seuil de pauvreté. Selon le rapport mondial sur le développement humain 2016 publié par le PNUD, la Guinée est classée 182ème /188 contre 179ème /187 en 2013 en dépit la reprise de la croissance économique qui est passée de 3,5% en 2015 à 6,7% en 2017. Même si le pays a réalisé d’importants progrès dans le domaine de l’accès à l’éducation et de la santé, aucun OMD n’a été atteint à l’échéance 2015. La Guinée figure aussi parmi les Etats fragiles suivant le rapport national d’évaluation de la fragilité élaboré en 2016. Les causes et facteurs de fragilité identifiés sont entre autres: i) la faible application ou la non application des textes de lois et des procédures; ii) la faiblesse des capacités à tous les niveaux ; iii) la corruption et l’impunité; iv) les facteurs économiques comme la prépondérance du caractère informel de l’activité économique, le faible développement du secteur privé, le faible dynamisme des secteurs de croissance et le niveau élevé de chômage des jeunes ; v) les inégalités et marginalisations qui touchent en particulier les femmes. Ce bilan mitigé est imputable au système de gouvernance qui a engendré de nombreuses crises ayant fragilisé les institutions publiques et limité les capacités du pays à mobiliser les investissements et le savoir-faire nécessaires à sa transformation économique et sociale. Sur la base ce constat, la Guinée s’est alignée sur le nouvel agenda 2030 des Objectifs de Développement Durable (ODD) ainsi que sur l’agenda 2063 de l’Union Africaine (UA). Pour être au rendez-vous de cet important agenda à l’horizon 2030, le Pays s’est dotée d’une Vision « Guinée Emergente à l’Horizon 2040 ». Sur cette base, le Gouvernement a élaboré et adopté un plan national de développement économique et social (PNDES 2016-2020) comme instrument d’opérationnalisation quinquennale de ladite vision. Le PNDES est aligné sur les ODD et s’est fixé comme objectif global de « promouvoir une croissance forte et de qualité pour améliorer le bien-être des Guinéens, opérer la transformation structurelle de l’économie, tout en mettant le pays sur la trajectoire du développement durable ». Le Gouvernement guinéen a organisé en novembre 2017 à Paris, la réunion du Groupe Consultatif afin de mobiliser ses partenaires techniques et financiers pour soutenir la mise en œuvre du PNDES pour accélérer la croissance et le développement. Cet évènement a permis d’obtenir des promesses de financement de plus de 21 milliards de dollars US. Dans ce cadre, l’Union européenne et le Gouvernement guinéen ont convenu d’un Programme d'appui à l'intégration socio-économique des jeunes (INTEGRA) afin de contribuer à la prévention et à la limitation de la migration irrégulière en soutenant le développement économique de la Guinée pour favoriser l'insertion socio-professionnelle des jeunes guinéens et la réintégration des migrants de retour. Le Programme a comme objectifs spécifiques: (i) promouvoir des opportunités économiques et des emplois durables à destination des jeunes, (ii) améliorer l'employabilité des jeunes grâce à la formation professionnelle et au développement de compétences générales, (iii) soutenir le développement et le financement des entreprises et coopératives avec un potentiel entrepreneurial durable , (iv) diffuser une offre de services financiers adaptée et répondant aux besoins des bénéficiaires dans les régions d'intervention, et (v) atteindre le public cible en informant largement les populations, en particulier les jeunes, sur les opportunités qu’offre le programme. La stratégie de mise en œuvre de la composante Développement Economique de l’axe Conakry – Labé via l’agence Belge de développement (Enabel), l’UNCDF et le PNUD repose sur un « parcours d’intégration » incluant les chantiers écoles de construction des infrastructures à caractère économique et sociale permettant aux jeunes d’acquérir des compétences professionnelles et de revenus. Les infrastructures à réaliser seront identifiés sur la base des plans régionaux de développement socioéconomiques à élaborer. Toutefois, afin de permettre aux différents acteurs impliqués dans le programme de lancer des actions concrètes dès la première année en faveur des jeunes hommes et jeunes filles, le PNUD en concertation avec tous les partenaires impliqués se propose de lancer l’élaboration des Plans régionaux d’investissements prioritaires. |