View Notice

Enquête de perception du climat politique par les populations et les partis politiques – et de l’appréciation des citoyens du rôle joué par les députés dans la résolution des conflits en Guinée
Procurement Process :RFQ - Request for quotation
Office :UNDP GUINEA - GUINEA
Deadline :18-May-18
Posted on :26-Apr-18
Development Area :CONSULTANTS  CONSULTANTS
Reference Number :45880
Link to Atlas Project :
00102128 - Processus de Reforme & Cohésion Sociale
Documents :
Terms of reference
Overview :

Bien que la Guinée soit considérée comme un pays stable dans la sous -région de la CEDEAO, le pays est souvent traversé par des troubles civils importants et reste politiquement fragile. La faiblesse de la gouvernance et la sous-utilisation des ressources naturelles, pourtant nombreuses et diversifiées ont abouti à faire de sa population une parmi les plus pauvres du monde (183ème rang de l’Indice de développement humain en 2015).

Au niveau politique, la période 2011-2017 révèle de profondes fractures au sein de la société guinéenne dont les origines seraient liées, entre autres aux multiples reports des échéances électorales (législatives et communales), aux nominations aux hautes fonctions n’obéissant pas nécessairement à des critères de transparence, au repli identitaire qui s’en est suivi ; ce qui a fini par installer un manque de confiance entre les acteurs politiques.

En effet, selon le rapport de la CPRN de juin 2016, les partis politiques sont sources de conflits socio-politiques (92,85% des enquêtés), sont vus comme des facteurs de division ethnique (92,27% des enquêtés). Les partis politiques ne sont pas non plus perçus comme des organisations travaillant pour le développement du pays (81,64%). Aussi 68,88% des enquêtés déclarent que les partis politiques sont responsables de la rupture de la cohésion sociale. Cet élément a été confirmé par l’analyse des conflits de juillet 2017 qui souligne que les discours politiques sont souvent sources d’incitation à la violence et à la division. L’analyse souligne aussi que les conflits d’origine politiques sont très présents en Guinée et les tensions politiques constituent des accélérateurs des autres types de conflits, ceci est d’autant plus prégnant durant les périodes électorales.

En plus de ces tensions politiques, le climat social reste très tendu suite à la cherté de la vie et des conditions de vie qui se détériorent de plus en plus surtout dans les bas quartiers où l’accès aux services sociaux de base principalement l’eau, l’électricité et l’assainissement restent très limité. A cela s’ajoute le désœuvrement général des populations jeunes (taux de chômage de 61% des pour les jeunes diplômés), ce qui permet aux hommes politiques de mobiliser avec facilité des manifestations de grande ampleur. A Conakry et à l’intérieur du pays, les manifestations débouchent souvent en heurts violents entre des groupes politiques qui quelquefois prennent des connotations ethniques.  La gestion de ces manifestations est souvent marquée par une utilisation disproportionnée de la force provocant des violations des droits de l’Homme ainsi que des tensions additionnelles entre forces de sécurité et jeunes désœuvrés.

Le repli identitaire et la communautarisation des activités politiques ainsi que les pesanteurs socio-culturelles limitent la participation effective des femmes et des jeunes dans les débats de société. En termes de participation politique par exemple, différentes études et recherches montrent que les femmes et les jeunes sont sous-représentés dans les sphères de prise de décisions (22% et 4% respectivement au niveau de l’assemblée nationale)et dans la plupart des cas ne sont pas présentes dans les débats et décisions sur des sujets qui les concerne. Cela limite cette catégorie de population à l’accès aux opportunités d’un espace politique ouvert et sécurisé dans lequel tout citoyen peut s’intégrer et réaliser son potentiel.

L’Assemblée nationale, les commissions parlementaires et les groupes parlementaires sont autant de cadre d’espaces existants dans lesquels le dialogue entre les entités ou partis politiques et société civile peuvent se dérouler. Les fonctions de représentation et de législateurs donnent aux députés les moyens d’intervenir tant dans la prévention de conflits que dans leur gestion. Étant en contact avec les populations qu’ils représentent, les députés sont en mesure de percevoir les signes précurseurs des conflits et d’inspirer des initiatives de médiation et de dialogue en vue d’étouffer tout germe y relatif. De même, en cas de conflit, et en tant que témoins des difficultés dont sont affectées ces populations, les députés sont également en mesure de contribuer à l’instauration d’un dialogue constructif devant mettre fin aux violences et

extirper tout vecteur d’instabilité sociopolitique.

Malgré le rôle crucial de cet espace de dialogue qu’est l’assemblée nationale dans la prévention et gestion des conflits, les députés ne sont pas suffisamment outillés pour jouer ce rôle de médiateur et de facilitateur pour apaiser les tensions. Chaque fois qu’il y a eu des divergences et tensions sérieuses menaçant le pays, les leaders politiques n’ont pas toujours su se mobiliser pour trouver des solutions consensuelles, ce qui oblige les organisations de la communauté internationale à intervenir pour que la stabilité du pays ne soit pas compromise.

Il ressort de cette analyse que si des espaces de dialogue ne sont pas développés, la paix et la stabilité seraient menacées. Par conséquent, promouvoir un dialogue permanent et inclusif favorisant une expression et un débat libres et sereins de tous les acteurs devient une nécessité.  Ce besoin de dialogue inter guinéen a été également confirmé par l’analyse des conflits de Juillet 2017 et l’’une des recommandations formulées par les personnes enquêtées dans le rapport de la CPRN porte sur la création de cadres d’échanges et de dialogues (plus de 80% des enquêtés). Plus précisément, la CPRN recommande « que les acteurs politiques privilégient le dialogue comme mode de règlement des conflits » (recommandation 6).

Le présent projet contribuera à anticiper et dissiper les tensions politiques et sociales de tout genre qui menacent la paix et la stabilité de la Guinée.

Livrables attendus : 

  •  Les livrables attendus du Cabinet sont ci- dessous :
  •  Une note méthodologique détaillée, incluant les outils et un chronogramme de réalisation.
  • Un Rapport provisoire de l’enquête de perception des populations du climat politique, les partis politiques et du rôle joué par les députés dans la résolution des conflits en Guinée ;
  •  Un Rapport final d’enquête validé par toutes les parties prenantes.

Profil recherché du cabinet ou groupe de consultants :

  • La mission sera confiée à un bureau d’étude professionnel pouvant mettre à disposition une équipe conduite par deux experts avec des profils complémentaires : un spécialiste en sociologie du développement et un statisticien / démographe.

Expert Senior Sociologue / anthropologue, chef de mission :

  • Avoir un diplôme post universitaire en sciences sociologie anthropologie out tout autre domaine équivalent ;
  • Avoir une expérience prouvée dans le domaine de sondage et des enquêtes ;
  • Au moins 7 ans d’expérience professionnelle dans le domaine du développement ;
  • Bonne connaissance du contexte sociopolitique guinéen
  • Très bonne capacité d’analyse, de synthèse et de rédaction en Français ;

Expert statisticien / démographe

  • Avoir diplôme Bac+4 statisticien/ démographe ou équivalent
  • 5 années d’expérience en création de base de données et réalisation de travaux d’enquête ;
  • Justifier de la création de moins 2 bases de données dans de travaux similaires
  • Maitriser les applications androïdes compatibles à la conception de masques de saisie pour les enquêtes
  • Excellente qualité d’analyse de données et de rédaction de rapport

Les offres technique et financière, doivent être obligatoirement présentées sous plis non identifiable, portant la mention : «Offre pour le Recrutement d'un cabinet d'étude pour l'Enquete de perception du climat politique par les populations et les parties politiques en Guinée» et adressée à : Monsieur le Directeur Pays Adjoint / Opérations, PNUD Guinée, BP 222 Conakry.

Les offres peuvent aussi être envoyées par email à l’adresse e-mail suivant : ic.offres.gn@undp.org, Objet du message : « Offre pour le  Recrutement d'un cabinet d'étude pour l'Enquete de perception du climat politique par les populations et les parties politiques en Guinée  »

Les offres doivent parvenir au bureau PNUD, sis à la Maison Commune des Nations Unies à Conakry au plus tard le 18 Mai 2018 à 14H00.

Les Candidatures féminines sont vivement encouragées.