Overview : NOTICE DE SELECTION Recrutement des consultants pour la Réalisation d’une évaluation préliminaire en vue de la mise en œuvre en Androy du projet REAP Référence du dossier : 271/IC/PNUD/2020 Délai de réception des offres : 26 Avril 2020 Pays Madagascar Intitulé de la mission : Réalisation d’une évaluation préliminaire en vue de la mise en œuvre en Androy du projet Répondre aux menaces à la paix et à la cohésion sociale liées aux migrations non maitrisées par l’appui à l’autonomisation et à la promotion des femmes à Madagascar (projet REAP) Type de Contrat : Contrat Individuel Niveau de poste et d’expérience : National, 02 postes Durée de la mission 04 semaines Type et Lieu d’affectation : Antananarivo Recrutement de deux (02) consultants : - 1 Consultant(e) spécialiste en recherche sociologique/anthropologique.
- 1 Consultant(e) spécialiste en planification stratégique et opérationnelle
Prière envoyer vos propositions (propositions technique et financière) dûment signées à l’adresse e-mail Offres.mg@undp.org avec mention de la référence et intitulé du dossier. Votre proposition devra être reçue au plus tard le 26 Avril 2020 à 15h00, heure d’Antananarivo. N’hésitez pas à écrire à l’adresse upm.mg@undp.org pour toute information complémentaire. Les candidatures féminines sont vivement encouragées. Les Termes de Référence sont joints en annexe 01 de cette notice pour plus de détail sur la mission. Ils décrivent principalement le contexte de la mission, les responsabilités assignées à la mission, les produits attendus de la mission ainsi que le profil des candidats recherchés. Termes de référence CONTEXTE Ces dernières années, une augmentation importante des flux de migration interne depuis le sud du pays vers les centres urbains et les zones rurales de l’ouest et du nord-ouest a été constatée (source : Rapports Displacement Tracking Martrix DTM/OIM)[1]. Cela bouleverse les dynamiques sociales, politiques et économiques locales et constitue aujourd’hui une menace pour la paix et la cohésion sociale aussi bien dans les régions d’origine que dans les régions de destination des migrants et demande une réponse urgente. La migration depuis le sud du pays a suivi historiquement une dynamique saisonnière, et a consisté en une migration principalement des hommes originaires des zones affectées par le « Kere » (sècheresse). Mais la dégradation des conditions environnementales liée aux effets du changement climatique et la destruction des moyens de subsistance traditionnels en résultant dans ces zones d’origine des migrants a augmenté le nombre d’individus contraints à migrer pour survivre, et a changé les caractéristiques de ces migrations qui suivent maintenant des cycles beaucoup plus longs, voire étant permanentes. De même, si elles étaient principalement le fait d’hommes, de plus en plus de familles entières ont été contraintes à migrer. Dans la région Androy – la plus affectée par ces réalités – certains villages ont vu jusqu’à 30% de leur population migrer entre 2015 et 2018 (DTM). Aux dégradations environnementales et climatiques, s’ajoute un environnement sécuritaire détérioré. Dans le nord de l’Androy, l’expansion ces dernières années du phénomène des « Dahalos » (banditisme rural lié au vol de zébus) et leurs attaques devenues plus violentes et plus fréquentes ont induit des migrations forcées. Dans les régions d’origine des migrants, l’augmentation importante des départs représente un défi supplémentaire pour la capacité de relèvement et de développement durable et inclusif du « Grand Sud » de Madagascar qui reste encore marqué – malgré un engagement renouvelé des autorités nationales – par un sous-développement et une fragilité chronique hérités de décennies de marginalisation. Si la migration peut présenter des effets positifs (renvois de fonds des migrants aux familles restées dans les régions d’origine notamment), la dépopulation rapide et massive, et le départ de forces vives (laissant derrière les plus vulnérables des vulnérables : femmes seules, vieillards, handicapés, enfants) entament de manière évidente la capacité de résilience des communautés et peut conduire à une dynamique de « cercle vicieux », où les départs en entrainent d’autres. En ce qui concerne les régions de destination des migrants, ces nouveaux flux migratoires convergent vers certaines zones de destination spécifiques, dont le Menabe est parmi les plus affectées. Les migrants – par manque d’alternatives – s’installent et exploitent les terres des aires protégées (AP) pour mener une culture intensive de maïs hautement dommageable pour les sols, conduisant à d’importantes déforestations et un effet d’accaparement des terres, au mépris des efforts de conservation et de gestion participative des écosystèmes par les communautés locales. Cet accaparement de terres au sein des AP et dans la périphérie immédiate de celles-ci a conduit à des tensions de plus en plus vives et à des conflits sociaux entre les migrants et les communautés locales, et entre groupes de migrants entre eux. Ces tensions ont un effet général délétère sur la confiance déjà fragile des populations locales envers les autorités et les forces de l’ordre. Ces tensions prennent un caractère éminemment éruptif dans le contexte socio-économique du Menabe, où une grande partie de la population locale se trouve dans une situation de précarité et de vulnérabilité du fait du manque d’emploi, du faible accès aux services sociaux de base et des problèmes de sécurité. Les femmes (femmes migrantes, femmes dans les régions d’origine des migrants, et femmes dans les régions de destination des migrants) sont particulièrement affectées par ces réalités rencontrées, et par les effets et impacts négatifs induits par ces flux migratoires non-maitrisés. Dans le sud du pays, les femmes se sont vu attribuer pendant longtemps des rôles subalternes aux hommes. Mais la migration des hommes pour de longues durées a laissé un nombre important de femmes seules dont la charge symbolique (chefferie de ménage, résolution des problèmes du quotidien) et matérielle (génération de revenu, gestion économique du foyer, soin des enfants, etc.) a considérablement évolué. Dans un certain nombre de cas, les vulnérabilités aux violences basées sur le genre et à d’autres formes d’abus ont augmenté. Les hommes migrants de retour peuvent se trouver confronter à cette nouvelle donne de fait, et il est connu que ces bouleversements sociologiques rapides peuvent avoir des effets négatifs sur la vie des ménages (dépression, alcoolisme, déchirement des foyers, etc.). Mais au-delà des défis rencontrés et à venir, ces réalités ont également de fait ouvert un espace d’opportunité aux femmes d’assumer de nouveaux rôles économiques et sociaux au sein de leurs familles et au sein de leurs communautés. Les femmes restent très largement sous représentées dans les différentes instances décisionnelles locales – aussi bien dans les régions d’origine que de destination des migrants. Leur participation substantielle à la vie locale est peu encouragée, et la prise en considération de leurs besoins spécifiques, ainsi que de leurs possibles contributions et propositions en termes de solutions aux problèmes rencontrés sont sous-évaluées. Paradoxalement, de par leur marginalisation, les femmes sont souvent pionnières et plus disposées à prendre un degré de risque dans les opportunités de diversification des moyens de subsistance. Les expériences attestent que lorsque les bénéfices associés à l’autonomisation des femmes sont manifestes, les hommes reconsidèrent leur défiance et encouragent la continuation de telles initiatives. L’objectif général du projet REAP est de sensiblement réduire les tensions et conflits sociaux résultants des migrations non maitrisées dans l’Androy comme zone de départ et dans le Menabe comme zone d’arrivée des migrants, et constituant une menace à la paix et à la cohésion sociale. Il s’appuiera sur les acquis et les leçons apprises des autres interventions actuelles du PNUD dans le Grand Sud de Madagascar. Il s’agit des projet PDSPE, PADRC et PACARC. Le projet Planification du Développement, Secteur Privé et Emploi (2015-2019)-PDSPE apporte un soutien à la transformation structurelle favorable au renforcement des capacités productives durables et à la création d’emplois et de revenus en faveur des populations vulnérables y compris les femmes et les jeunes dans l’Androy. Le Programme d’Appui à la Décentralisation et à la Résilience Communautaire (2015-2019) -PADRC appuie les régions du Sud dans la mise en œuvre du processus de décentralisation. Il s’occupe du renforcement des capacités de la Région dans la coordination et le pilotage du processus de développement dans l’Androy, de l’appui au processus de localisation des ODD dans la région (priorisation des cibles et mise en œuvre) et d’appuyer les communes dans l’élaboration et la mise en œuvre de leur plan de développement local inclusif. Le Projet d’Amélioration des Capacités d’Adaptation et de Résilience des Communes Rurales face aux Changements Climatiques - PACARC appuie le renforcement des capacités des communautés vulnérables pour faire face aux risques supplémentaires dus au changement et à la variabilité climatiques sur les opportunités de moyens de moyens de subsistances (2016 – 2021). Il privilégie le renforcement des capacités techniques et institutionnelles de gestion des risques climatiques et s’occupe également de structurer et diffuser l’information agro météorologique et hydraulique de manière à soutenir la prise de décision des acteurs concernés. Le projet REAP vise à valoriser le rôle possible des femmes dans la réduction des facteurs de menaces à la paix existants. Le PNUD recrute un cabinet de recherche ou un(e) consultant(e) national(e), qui sera responsable de conduire une enquête sur les causes profondes actuelles et potentielles causes futures de la migration permettant d’améliorer l’adéquation des activités du PNUD et notamment du projet REAP aux réalités sociales en Androy. OBJECTIFS ET RESULTATS ESCOMPTES Objectif général L’objectif général lié à la réalisation de l’enquête est de mettre à disposition du PNUD les informations nécessaires au ciblage des besoins du public cible et à l’efficience du projet REAP par rapport aux activités déjà en cours du PNUD en Androy (PADRC, PDSPE, PACARC, RED). Objectifs spécifiques Les principaux objectifs de l’étude sont les suivants : - Identifier et proposer les zones prioritaires pour la mise ne ouvre de projet dans le district de Tsihombe (région Androy): Fokontany/nombre de ménages par rapport à la problématique de la migration et conflits potentielles/impact sur la cohésion sociale.
- Identifier les causes et facteurs d’incitation et de désincitation a la migration des individus/ménages en Androy. Les problématiques spécifiques aux femmes devront être caractérisées.
- Sur la base de l’analyse sur les points 1 et 2 identifier et proposer les activités sociales économiques les plus adaptés pour la mise en œuvre du programme et l’atteint de ces résultats.
- Formuler des recommandations et proposer des options pour adaptations du programme REAP pour pouvoir mieux répondre aux conséquences du COVID 19, dans le design et la mise en œuvre du programme afin de le rendre mieux adapté aux évolutions du contexte et des besoins.
- Formuler des autres recommandations pour adapter les activités du Programme en fonction des besoins spécifiques identifiés.
- Déterminer les facteurs déterminants au choix du retour volontaire en Androy des migrants ; les risques de conflits sociaux suite à ces retours et les solutions potentielles à ces risques .
- Identifier de manière participative les actions d’insertion socio-économique et d’acceptation de ceux qui reviennent ;
CONDITIONS DE REALISATION DE L’ETUDE Lieux de l’étude L’étude doit être réalisée dans le district de Tsihombe (région Androy) à Madagascar. Calendrier L’étude devra être réalisée pendant 04 semaines pour que les résultats définitifs puissent être remis au PNUD au plus tard au mois de Juin 2020. METHODOLOGIE ATTENDUE Le prestataire proposera une démarche méthodologique complète et détaillée pour l'évaluation ; la méthodologie devra être liée aux critères et questions d'évaluation qui sont définis dans le cadre de la présente évaluation. En tout état de cause, la méthodologie s'appuiera sur une variété de techniques et d’outils de collecte et d’analyse de données. Elle inclura notamment une étude quantitative réalisée sur base d’échantillons représentatifs auprès des ménages du district de Tsihombe, dont le nombre devra être suffisant pour avoir une valeur statistique pertinente. Les contenus et questions précises des formulaires d’entretiens devront être discutés et validés avec le PNUD. La conduite des travaux s’effectuera comme suit : - Relecture et validation de la méthodologie, des outils et de calendrier de l’évaluation - Elaboration du rapport d’évaluation - Soumission du rapport à la validation. LIVRABLES : Livrables | Critères de qualités | Date | Rapport de démarrage | - Minutes de la réunion de démarrage entre le consultant / gouvernement / PNUD
- Méthodologie disponible : démarche et outils proposés disponibles, la pertinence des outils d’enquêtes et de la grille d’analyse est établie, ainsi que la matrice évaluative, calendrier des enquêtes et entretiens
| Semaine 1 | Rapport Intermédiaire conforme aux objectifs spécifiques | - Données primaires fiables : données et informations recueillies sont conformes à la réalité sur terrain, leur véracité est vérifiée et démontrée
- Les intérêts et préoccupations des populations de Tsihombe sont identifiés, en mettant l’accent sur une approche par le genre.
- La place des femmes dans la consolidation de la paix est étudiée
- les valeurs initiales et les cibles au regard des indicateurs sont définies
| Fin de semaine 3 | Rapport Final conforme aux objectifs spécifiques et validé par le comité d’évaluation | Un rapport final est produit et soumis, incluant : - Résumé exécutif reprenant les résultats clés et les recommandations (français et anglais)
- Table des matières
- Méthodologie et limites de l’étude
- Analyse des résultats de l’étude
- Conclusions de l’étude
- Recommandations
- Annexes
| Fin de semaine 4 |
QUALIFICATION ET COMPETENCES L’évaluation sera conduite par une équipe de 2 consultants(es) spécialisés(es) dans la recherche sociologique/anthropologique et la planification stratégique. Qualification Les consultants(es) devront justifier d’au moins : - 10 ans expérience en enquête socio-anthropologique (pour le spécialiste en recherche sociologique/anthropologique)
- 5 ans en planification stratégique et opérationnelle (pour le spécialiste en organisation sociale, développement des moyens de subsistance, réinsertion économique)
Compétences 1 Consultant(e) spécialiste en recherche sociologique/anthropologique. - Avoir un diplôme au moins Bac + 5 en Sociologie Anthropologie ou en Sciences sociales
- Avoir plus de 7 ans d’expériences dans la recherche sociologique et anthropologique domaines de planification et de développement
- Avoir une expertise dans la réalisation d’analyses socio-anthropologiques ;
- Avoir une connaissance des problématiques de développement locale et des enjeux relatifs aux migrations ;
- Avoir une connaissance approfondie des questions de genre ;
- Maîtrise de la méthodologie statistique (ex : sampling) ;
- Capacité d’analyse, de proposition et d’innovation pour répondre à la mission et réaliser les résultats attendus ;
- Avoir une excellente maitrise du français (oral et écrit) ;
- Avoir d’excellentes capacités de rédaction et de synthèse ;
- Avoir une capacité à établir de bonnes relations de travail afin de faciliter l’atteinte des objectifs de la recherche ;
- Avoir une capacité d’organisation et à travailler de manière autonome et en équipe dans le cadre de la ligne de conduite établie.
- Avoir une expérience de travail dans la région Androy serait un atout
1 Consultant(e) spécialiste en organisation sociale, développement des moyens de subsistance, réinsertion économique. - Avoir un diplôme au moins Bac + 5 en économie, sciences sociales
- Avoir plus de 5 ans d’expériences dans les domaines de organisation sociale, développement des moyens de subsistance, réinsertion économique Avoir une expertise dans l’élaboration de plans stratégiques et opérationnels;
- une bonne connaissance des problématiques de développement local ;
- Avoir une connaissance des problématiques de développement local et des enjeux relatifs aux migrations ;
- Avoir une connaissance approfondie des problématiques de développement et de genre ;
- Maîtrise de la méthodologie statistique (ex : sampling) ;
- Capacité d’analyse, de proposition et d’innovation pour répondre à la mission et réaliser les résultats attendus ;
- Avoir une excellente maitrise du français (oral et écrit) ;
- Avoir d’excellentes capacités de rédaction et de synthèse ;
- Avoir une capacité à établir de bonnes relations de travail afin de faciliter l’atteinte des objectifs de la recherche ;
- Avoir une capacité d’organisation et à travailler de manière autonome et en équipe dans le cadre de la ligne de conduite établie.
- Avoir une expérience de travail dans la région Androy serait un atout
[1] Voir OIM : https://displacement.iom.int/reports/madagascar-%E2%80%94-rapport-de-suivi-desd%C3%A9placements-ao%C3%BBt-2018 |