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Recrutement d’unefirme la formation et la mise en place de trois (3) unités de fabrication de serviettes hygiéniques lavables
Procurement Process :RFQ - Request for quotation
Office :Port-au-Prince - HAITI
Deadline :07-Aug-20
Posted on :14-Jul-20
Development Area :SERVICES  SERVICES
Reference Number :67830
Link to Atlas Project :
Non-UNDP Project
Documents :
Appel d'offres et TDRs
Overview :

Recrutement d’unefirme la formation et la mise en place de trois (3) unités de fabrication de serviettes hygiéniques lavables

I-              Contexte de l’intervention

Le respect des droits des personnes privées de liberté et la prise en compte des dimensions sexo-spécifiques dans les conditions de détention est au cœur de plusieurs accords et traités internationaux ratifiés par la République d’Haïti, parmi lesquels figurent la Déclaration universelle des droits de l’Homme de 1948, les Règles Nelson Mandela et les Règles de Bangkok. Malgré un cadre normatif national aligné avec ces engagements internationaux, les conditions de détention en Haïti restent particulièrement critiques. Les personnes détenues sont certes privées de leur liberté mais demeurent des membres à part entière de la société et, en cela, conservent tous les autres droits liés à la personne humaine. La promotion de l’Etat de droit, qui est au centre de l’action des Nations Unies et de l’Union Européenne, est fondée sur le respect des droits de la personne. Les lieux de détention peuvent être considérés comme des baromètres de l’Etat de droit, précisément parce que c’est là que l’idéal de légalité et de respect des droits de la personne humaine sont supposés être mis à rude épreuve. C’est également là que l’impératif de respect des droits de la personne prend toute sa signification. La capacité du système pénitentiaire à assurer des conditions de détention et de traitement alignées avec les standards internationaux dans ce domaine constitue un défi particulier s’agissant des personnes qui sont déjà marginalisées avant l’entrée en prison. En Haïti, cela est souvent le cas des femmes et des filles détenues.

 

Malgré la dépréciation de la gourde et la multiplication par trois ces dernières années des incarcérations, le budget alloué à la DAP demeure stable avec seulement 14% de dépenses d’investissement.  L’accès à l’eau, à une alimentation de qualité et aux services de santé demeurent problématiques pour la plupart des détenues en Haïti.

 

Par ailleurs, la réinsertion sociale et économique des femmes détenues représente un défi de taille dans un contexte où les activités économiques des femmes en Haïti requièrent un niveau de réseautage, de collaboration et d’ancrage communautaire important (les femmes représentent 60% du secteur économique informel en Haïti et sont sur-représentées dans les activités économiques dites de ’petit commerce’). Dans le contexte covid 19, le petit commerce a beaucoup ralenti d’où la nécessité de diversifer les sources de revenus des femmes avec des activités non classiques.

 

Plus la détention s’accroit, plus la déconnexion sociale et familiale s’accentue, plus les risques de stigmatisation et d’exclusion sociale augmentent faisant ainsi de la détention provisoire prolongée ou arbitraire une atteinte aux droits humains générant des privations multi-dimensionnelles et une forme de violence aux conséquence spécifiques pour les femmes.  La préparation à la sortie et à la réinsertion sociale présentent donc des enjeux particuliers pour les femmes. 

 

Les conditions d’hygiène menstruelle en prison sont également une source de préoccupations et tendent à être inégales selon l’origine socio-économique des détenues, compte tenu du coût des protections hygiéniques. Selon une enquête réalisée en juin 2019 dans les prisons des Cayes et de Cabaret, 40% des détenues interrogées ont déclaré avoir rarement accès à des protections hygiéniques, 20 % ont déclaré avoir un accès plus ou moins régulier et seulement 40 % ont déclaré y avoir accès de manière satisfaisante. Les réponses sont en revanche très disparates entre la prison des Cayes et de Cabaret, avec la totalité des détenues de la prison des Cayes déclarant avoir un accès rare ou irrégulier. Des discussions seront engagées avec les détenues sur des alternatives plus économiques et durables (coupes menstruelles, serviettes réutilisables), permettant à la fois de réduire le poids que constitue l’achat de ces protections, le risque de contracter des maladies infectieuses mais également le stress psychosocial lié à une hygiène menstruelle inadéquate

C’est dans ce contexte que ONU Femmes en collaboration avec la DAP, à travers les fonds de l’Union Européene EuropeAid/161864/DD/ACT/HT dans le cadre du projet « Amélioration des conditions de détention des détenues des prisons de Cabaret, Les Cayes et Cap Haïtien à travers la mise en œuvre de la Directive Genre de la Direction de l’Administration Pénitentiaire », désire recruter une firme pour la formation et la mise en place de trois (3) unités de fabrication de serviettes hygiéniques lavables (une par centre de détention ciblé – Cabaret, Cayes, Cap-Haitien).  Cette consultation tiendra compte du contexte du covid-19 et des mesures de protection en vigueur dans le pays et dans les prisons