Overview : Le Tchad fait simultanément face à trois crises importantes : 1) la crise économique consécutive à la chute du prix du baril de pétrole en 2015 qui a plongé le pays dans une profonde récession touchant l’ensemble des secteurs ; 2) la crise de la pandémie du covid 19 en 2020 avec, notamment, les mesures barrières (restriction des mouvements, arrêt des activités, limitation des accès aux services) qui ont entrainé un ralentissement général des activités économiques contraignant certains entrepreneurs privés à se séparer d’une grande partie de leurs salariés momentanément ou définitivement ; 3) la crise politico-militaire qui a entrainée le décès du Président de la République et conduit à une transition militaire de 18 mois. Cette transition est toujour en cours et devrait aboutir à un dialogue national puis à des élections. Ces trois crises majeures viennent exacerber une situation structurelle déjà préoccupante du fait des indicateurs du développement humain faibles, de l’insécurité alimentaire chronique et la situation humanitaire et climatique de plus en plus dégradées. En effet, l’analyse de la pauvreté révèle que 85,7% de la population tchadienne vit en situation de pauvreté multidimensionnelle (la population vivant en dessous du seuil national de pauvreté est de 42,3% en 2019). Globalement, le nombre de personnes pauvres a augmenté, passant de 4,7 millions en 2011 à environ 6,5 millions en 2019. Cette pauvreté est vécue différemment selon le genre, le milieu de résidence et les groupes d’âges. Les projections démographiques réalisées révèlent que la population tchadienne va doubler d’ici 20 ans entrainant une forte progression du nombre de jeunes de 15 à 24 ans entrants sur le marché du travail soit 4 603 millions en 2030. Concrètement, le marché de l’emploi se rétrécit tandis que le nombre des demandeurs d’emplois ne cesse de croitre à cause des nouveaux diplômés qui finissent leur cursus scolaire et académique chaque année et l’augmentation des personnes qui perdent leurs emplois. Il est constaté que 60% des demandes d’emplois, tous sexes confondus, émanent des jeunes diplômés de 25 à 35 ans massivement présents sur le marché formel du travail. Il est noté une augmentation croissante du chômage des diplômés et donc des performances très faibles en termes d’insertion professionnelle. Sur une moyenne de 3000 diplômés de l’enseignement supérieur par an, seulement 400 parviennent à obtenir un emploi de cadre, soit une production de diplômés 7 à 8 fois supérieure aux demandes de l’économie. Il en résulte donc un chômage très élevé chez les sortants du supérieur (50%). Cette proportion est de 70% si l’on prend en compte les sortants du second cycle secondaire et du supérieur. Malgré les efforts du gouvernement en faveur des jeunes, la jeunesse tchadienne reste parmi les plus vulnérables du monde et fait face à plusieurs défis à relever. Ces défis sont aussi bien structurels que conjoncturels. En plus de la faiblesse du taux de scolarisation des jeunes (18,10%) et l’importance du taux de chômage en milieu jeune (78,4%), les jeunes sont confrontés aux problèmes d’accès à l’information sur le marché du travail, de l’inadéquation de la formation avec les besoins, des difficultés d’accès aux études supérieures, de la migration, de la radicalisation, etc. Les programmes de formation, tant au niveau du secteur public que privé tiennent peu compte des besoins du marché. Cette absence de correspondance est une des causes, en plus de la faiblesse globale de l’offre, les difficultés auxquelles se trouvent confrontés les jeunes diplômés. En effet, le marché de l’emploi tchadien est submergé de compétences qui diffèrent de ses besoins effectifs. Ce décalage conduit à des efforts importants de la part des jeunes employés pour s’adapter aux exigences véritables des postes qu’ils occupent lorsqu’ils parviennent enfin à en obtenir un. Par ailleurs, en dehors de la fonction publique, il existe très peu d’options pour les jeunes diplômés qui sortent des écoles de formation chaque année. La faiblesse l’entreprenariat, le caractère peu incitatif de l’environnement des affaires, l’absence de capitaux accessibles pour les jeunes sans expériences et un déficit de formations adéquates limitent sérieusement les possibilités pour cette frange de la population. C’est pour faire face à ce défi important, qui est d’autant plus critique dans la phase de transition politique que vit le Pays, que le Gouvernement tchadien et le Programme des nations unies pour le développement ont décidé d’élaborer un projet d’appui à l’emploi et au développent de l’entreprenariat. Le présent appel d’offre vise à recruter un.e consultant.e national.e responsable de l’élaboration du document de projet. Les candidats intéressés sont invités à soumettre leurs offres (technique et financière) de service par courriel en fichiers séparés conjointement à l’adresse suivante : procurement.td@undp.org au plus tard le lundi 24 septembre 2021, en indiquant la référence 25/TCD/09/2021/IC (Si cette référence n’est pas indiquée en objet de votre mail, votre offre ne peut être considérée). Les demandes de clarification pourront être envoyées à l’adresse faq.td@undp.org. |