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Recrutement d’un consultant pour la mise en place de Comités Transfrontaliers de Prévention et la Gestion des Conflits dans l’espace C10 de Sourou (frontières Burkina Faso et Mali) tenant compte de la participation des Femmes et des Jeunes
Procurement Process :IC - Individual contractor
Office :Senegal - SENEGAL
Deadline :23-Aug-22
Posted on :02-Aug-22
Development Area :CONSULTANTS  CONSULTANTS
Reference Number :94065
Link to Atlas Project :
00127318 - Joint Programme UNS-Liptako Gourma
Documents :
Notice de selection, TDRs et autres annexes
Conditions générales IC
Overview :

NOTICE DE SELECTION

Recrutement d’un consultant pour la mise en place de Comités Transfrontaliers de Prévention et la Gestion des Conflits dans l’espace C10 de Sourou (frontières Burkina Faso et Mali) tenant compte de la participation des Femmes et des Jeunes

Référence du dossier : 002/IC/STAB-ALG/PNUD/2022

Délai de réception des offres :  23 août 2022

Pays                                                     Sénégal – Hub sous-régional du PNUD

Intitulé de la mission :                         Mise en place de Comités Transfrontaliers de Prévention et la Gestion des Conflits dans l’espace C10 de Sourou (frontières Burkina Faso et Mali) tenant compte de la participation des Femmes et des Jeunes

Type de Contrat :                                Contrat Individuel

Niveau de poste et d’expérience :         National

Durée de la mission                             Quatre (04) mois, avec un maximum de Quatre Vingt (80) jours de travail à compter de la date de signature du contrat. 

Début Mission :                                          Septembre 2022

Type et Lieu d’affectation :                 A distance avec des visites sur terrains suivant les TDRs (frontières Burkina Faso et Mali)

Prière envoyer vos propositions (propositions technique et financière) dûment signées à l’adresse électronique wasc.soumissions@undp.org  avec mention de la référence et intitulé du dossier.

Votre proposition devra être reçue au plus tard le 23 Aout 2022 à 16h00, heure de Dakar

N’hésitez pas à écrire à l’adresse info.wasc@undp.org  pour toute information complémentaire.

Les candidatures féminines sont vivement encouragées.

Les Termes de Référence sont joints en annexe 01 de cette notice pour plus de détail sur la mission.

Ils décrivent principalement le contexte de la mission, les responsabilités assignées à la mission, les produits attendus de la mission ainsi que le profil des candidats recherchés.

Contexte et justification :

Depuis 2012, la région transfrontalière entre le Burkina Faso, le Mali et le Niger, également connue sous le nom de Liptako-Gourma ou zone des trois frontières, est minée par un climat d’insécurité et de violence. La détérioration récente de la situation, marquée par la prolifération des groupes armés, la recrudescence des affrontements intercommunautaires et la montée de l’extrémisme violent, soulève de profondes inquiétudes tant au niveau régional qu’international. 

En juillet 2016, le Burkina Faso et le Mali ont conclu un Accord-Cadre, pour faciliter et promouvoir la coopération entre leurs collectivités territoriales et leurs organismes publics transfrontaliers.

Au cœur de cet espace transfrontalier entre les deux pays, se trouve la plaine du Sourou.  La plaine du Sourou s'étire sur une distance d'environ 250 kilomètres du nord au sud et une superficie de 570 km2. La ville la plus proche est Baye, dans le Cercle de Bankass, côté malien (nord); et Di, côté burkinabè (sud). 

La plaine est connue localement comme une zone naturelle transitoire entre le Sahel et les forêts équatoriales; elle est aussi une aire de repos pour de nombreuses espèces endémiques et une zone de pêche pour les humains depuis l'antiquité, mais n'a fait l'objet de plans d'habitation et de protections environnementales que très récemment sur son échelle historique.

Dans le Sourou, dix (10) communes transfrontalières, appelées Espace C10 Sourou, ont conclu en janvier 2019 une Convention de coopération transfrontalière, qui a consacré un cadre juridique de coopération en vue de promouvoir leur développement mutuel. 

Ainsi qu’il ressort de l’article 6 de ladite Convention, les dix (10) communes de l’Espace C10 Sourou sont les suivantes : du côté Burkinabé, les communes de Barani, Dî, Kassoum et Taoéni ; et du côté Malien, les communes de Baye, Ouenkoro, Sokoura, Koro, Dougoutene 1 et Dougoutene 2. Il y a également le Fleuve Sourou qui rejoint le fleuve Mouhoun (anciennement connu sous le nom de Volta Noire), où il coule du nord au sud. Pendant la saison des pluies, lorsque le débit du Mouhoun dépasse un certain niveau, les eaux du Mouhoun se jettent dans le Sourou ; cela change pendant la saison sèche ou pendant les périodes de faible débit, lorsque le Sourou reprend son débit en aval vers le Mouhoun (Mul et al., 2015).

La zone du Sourou compte actuellement une population d’environ 836.100 habitants (extrapolation de données de 2009 ; DRPSIAP, 2018) soit une croissance de 34% par rapport à

2009. La prévision de la population pour 2023 est de plus de 928.000 habitants et pour 2028 à 1,15 million habitants. La densité moyenne actuelle est de 53 habitants/km2, supérieure à la moyenne régionale de Mopti estimée à 31 habitants/km2. Un ménage est composé de 6 personnes (arrondis) en moyenne (DRPSIAP, pers. comm.).

Cette population présente un visage assez juvénile. En effet, les jeunes, moins de 35 ans pèsent pour plus de 74% de la population totale et le moins de 10 ans 35%. Cette situation s’observe aussi bien dans la population féminine que masculine. L’évolution du taux de croissance annuel est un indicateur du dynamisme démographique. Celui de la zone du Sourou était de 3% entre 1998 et 2009, mais passerait à 3,32% de 2009 à nos jours. Ce qui représente un triplement du taux en 30 ans.

Malgré ses immenses potentialités, en termes de ressources en eau, productions agricoles et biodiversité, la zone transfrontalière reste confrontée à de multiples défis, notamment d’ordre sécuritaire, de gestion des ressources en eau, d’insécurité alimentaire et nutritionnelle, de pauvreté et de chômage, de changement climatique et de croissance démographique. Ces défis créent des tensions au sein des communautés et résultent souvent sur des conflits meurtriers.  En raison de la situation d’insécurité, environ 3.600 ménages (18.000 déplacés ou personnes en situation d’urgence) ont fui la zone (avril 2019) et sont installés au niveau de Mopti ville (celles de Koro) et Sévaré (celles de Bankass, Koro et Mondoro ; OCHA, 2019b).

La zone est également caractérisée par une pauvreté de la population. En général, 90% des 108 communes de la région de Mopti sont dans les catégories des communes considérées comme très pauvres. Pour le Sourou, dans le cercle de Koro, les communes de Dinangourou, Diougani et Yoro sont au rang 105, 106 et 107, respectivement (Profil de pauvreté des 703 communes du Mali, édition 2018 cité par OCHA, 2019c).

Une des raisons pour la pauvreté est l’absence des emplois, surtout pour les jeunes. Traoré (2005) a conclu qu’au Mali la situation de l’emploi se détériore depuis 1987. Le taux de chômage national a atteint 9% en 2004, tandis que celui des jeunes atteignait 12%. La Banque Mondiale donne une   valeur de 20% pour le taux de chômage en 2019 (WB, 2014). Les 15-24 ans représentent plus d'un chômeur sur trois, les jeunes femmes étant proportionnellement plus touchées que les jeunes hommes. Le chômage est un chômage de première insertion : 77% des chômeurs n'ont encore jamais travaillé. Les jeunes restent au chômage plus de trois ans en moyenne et les adultes neuf ans en moyenne (Traoré, 2005). Dans ce contexte, les autorités maliennes procèdent depuis l'année 2000 à des programmes d’action pour l’emploi en vue de réduire la pauvreté (p.ex. WB, 2014).

Les effets du changement climatique sont déjà expérimentés par la population dans le Sourou, surtout avec l’aggravation de la variabilité spatiale et temporale des pluies. Cette variabilité climatique a conduit les agriculteurs, éleveurs, pêcheurs et autres de la zone à adopter des mesures d’adaptation.  

Une augmentation de la température semble très réelle (ECREEE, 2017 ; MEADD/DNH, 2018). Selon les modèles, les températures pourraient augmenter en moyenne de 1 à 3.5°C d’ici à 2050 et de 1.6 à 6°C d’ici à 2100. Cela pourrait induire une hausse de l’évapotranspiration potentielle de l’ordre de 3 à 8% d’ici à 2050 et 5 à 20% d’ici à 2100 (MEADD/DNH, 2018) et par conséquence des effets néfastes sur les rendements des cultures pluviales. La pluviométrie dans la zone du Sourou capricieuse est marquée par une forte variabilité inter et intra annuelle, par une distribution irrégulière dans le temps et l’espace et par une tendance baissière depuis quelques décennies, même si ces dernières années dénotent une faible reprise.

Face à cette situation, le Plan d’action annuel 2022 pour la mise en œuvre de la Stratégie de Stabilisation de la Région du Liptako-Gourma préconise la mise en place des Comités transfrontaliers de prévention et de gestion des conflits, qui incluraient les femmes et les jeunes, pour réduire le niveau de violence, créer un espace d’interaction pacifique entre les principaux acteurs communautaires, et faciliter davantage l’exploitation concertée des ressources locales au profit des populations concernées.

Pour ce faire, le PNUD aimerait recruter un consultant qui aidera à comprendre les enjeux d’une telle opération, élaborer une stratégie et superviser la mise en place de ces Comités de prévention et de gestion des conflits dans l’espace C10 Sourou.

Objectif et résultats attendus de la mission

Objectif Global

Cette mission vise à mettre en place des Comités transfrontaliers de prévention et de gestion des conflits (CTPGC) dans l’espace C10 Sourou, à forte composante de femmes et de jeunes et dans les communes retenues par les représentants du C10 Sourou.

Objectifs spécifiques :

Comme objectifs spécifiques la mission vise à :

  • Étudier les enjeux liés à la mise en place des CTPGC ;
  • Faire une cartographie des 10 communes du Sourou ;
  • Faire une cartographie des acteurs communautaires, notamment les femmes et les jeunes leaders, et des autorités locales ;
  • Faire une cartographie des partenaires internationaux et des projets de prévention et de gestion des conflits dans la zone cible ;
  • Élaborer une stratégie de mise en place des CTPGC sensible au conflit ;
  • Superviser la mise en place des CTPGC dans les différentes communes ;
  • Formuler des recommandations pour améliorer la présence des femmes et des jeunes dans les instances de décision locales.
  • Renforcer les capacités des membres des Comités établis sur les techniques de collecte et d’analyse de données.
  • Renforcer les capacités des membres des Comités établis sur la prévention et la gestion des conflits.

Résultats attendus

Les résultats tangibles et mesurables suivants sont attendus du bureau d’études retenu :

  • Les enjeux sous-tendant la mise en place des CTPGC sont identifiés au sein des communautés
  • Une cartographie des 10 communes du Sourou est produite ;
  • Une cartographie des acteurs communautaires, notamment les femmes et les jeunes leaders, et des autorités locales, est produite ;
  • Une cartographie des partenaires internationaux et des projets de prévention et de gestion des conflits dans la zone cible, est produite ;
  • Une stratégie de mise en place des CTPGC sensible au conflit est élaborée ;
  • Des recommandations pour améliorer la présence des femmes et des jeunes dans les instances de décision locales sont faites ;
  • La mise en place des CTPGC dans les différentes communes cibles est effectuée sous la supervision du Groupement C10 Sourou en collaboration avec le PNUD et l’ALG ;
  • Élaborer un rapport final de la mission d’évaluation de terrain ;
  • Encourager une culture de dialogue et de cohésion sociale comme vecteur de pacification des conflits ; et - Promouvoir les droits des populations marginalisées
  • Élaborer un rapport circonstancié de la mise en place des CTPGC
  • Faire des recommandations pour renforcer les CTPGC ; y compris un plan de formation pour la pérennité de ces CTPGC.