Overview : Le continent africain apparait comme le futur hub de la croissance mondiale avec un taux de croissance moyen d’environ 6% et une croissance envisagée en 2050 à plus de 15% par an. Force est de constater cependant, que ces évolutions ne se répartissent pas de manière uniforme. En effet, les experts observent que dans l’espace de la CEDEAO notamment, il existe une difficulté à ancrer de manière homogène et pérenne, des modèles de développement socio-économiques qui intègrent des dimensions novatrices du développement durable ou qui préfigurent l’avenir. C’est le cas notamment de l’économie bleue qui est devenue une réalité incontournable pour les États africains. Souvent négligée ou sous-exploitée, chacun s’accorde à dire que l’économie bleue est un moyen privilégié pour atténuer la dépendance africaine de l’extérieur et créer de la croissance inclusive et de l’emploi. Rappelons que l’économie bleue regroupe toutes les activités économiques menées à partir des océans, des mers, des fonds marins, des fleuves, des lacs, des nappes souterraines, … portées par des modèles de production fondés sur la résilience et l’adaptation. Sur les 54 États africains, 38 sont des pays côtiers. Le continent africain couvre 17 % des ressources mondiales en eaux de surface et utilise la mer pour réaliser 90 % de ses exportations et importations. Selon l’Agence mondiale de l’énergie (AIE), la valeur économique annuelle des activités énergétiques liées aux affaires maritimes atteint aujourd’hui 2,5 milliards d’euros par an. En outre, les énergies renouvelables de l’océan sont capables de fournir jusqu’à 400 % de la demande mondiale actuelle en énergie. Enfin, les eaux territoriales sous juridiction africaine se déploient sur 13 millions de km², avec un plateau continental de près de 6,5 millions de km² comprenant des zones économiques exclusives (ZEE) d’une grande richesse. De ce fait, les activités liées à la mer, aux fleuves et aux lacs en Afrique, peuvent permettre au contient, si elles sont exploitées judicieusement, d’occuper une nouvelle place géopolitique et stratégique sur l’échiquier mondial. C’est à l’aune de ces données que l’économie bleue est devenue une réalité incontournable pour les États africains, d’où son insertion dans l’Agenda 2063 de l’Union Africaine. L’aquaculture, la biomasse ou encore les énergies des vagues et marées peuvent constituer des niches de transformation structurelle pour les industries africaines. Il en va de même pour l’exploitation des minerais rares sous-marins ou les biotechnologies qui permettent de fabriquer des produits dans les domaines pharmaceutiques, cosmétologiques ou alimentaires. Ces ressources et activités sont, en outre, de nature à permettre aux États africains de faire un saut dans leurs processus d’industrialisation, tout en intégrant le changement climatique et la durabilité dans cette évolution. Comme l’a souligné la Commission Economique pour l’Afrique (CEA) et ses partenaires institutionnels (Union africaine, Organisation maritime internationale, etc.) lors de la Conférence de haut niveau portant sur l’économie bleue durable qui s’est tenue à Nairobi en novembre 2018, nombre de pays du continent se sont engagés sur cette voie conformément aux objectifs du Programme 2030 de l’ONU et de l’Agenda 2063 de l’Union Africaine. S’agissant de la Guinée, selon la Banque Mondiale, les défis auxquels elle est confrontée (l’éducation, la pauvreté, la croissance démographique, l’environnement, etc.) pourraient être surmontés grâce à l’immense potentiel dont dispose le pays. En effet, la Guinée s’attache à créer les conditions d’une transformation économique et sociale durable, en menant à bien tous les chantiers prioritaires inscrits, au Plan National de Développement Economique et Social, 2016-2020 (aligné sur les ODD) et en ayant une vision stratégique d’avenir (l’émergence à l’horizon 2040) au sein de laquelle l’économie bleue se doit d’occuper une place centrale en tant que vecteur majeur de transition et levier d’optimisation de la dynamique de développement. La Guinée possède des réserves considérables de minerais (l’exploitation de la bauxite représente à elle seule 97% des ressources en devises du pays), d’une agriculture à fort potentiel, des richesses hydrologiques considérables et propices à de grands barrages hydroélectriques qui sont des leviers importants de développement, d’un port en eau profonde qui s’est modernisé pour devenir un outil performant au service des armateurs et des acteurs économiques guinéens (avec une unité de transbordement qui est compétitive au plan de la sous-région). Le pays dispose également d’un littoral qui s’étend sur plus de 300 km, offrant un domaine maritime considérable et de 1161 cours d’eau. Cependant, ce patrimoine est menacé par l'insécurité qui sévit dans le golfe de Guinée, région qui est le théâtre d'actes de piraterie, de vols à mains armées, de pêche illégale (non déclarée ou hors réglementation), de tentatives de voyages clandestins à bord de navires, de vols de marchandises dans les installations portuaires et de trafics illicites en tous genres. Le pays aspire à une optimisation du dispositif de sécurisation de ses eaux territoriales, de sa ZEE et de sa surveillance maritime, en coopération avec d’autres pays riverains du Golfe de Guinée, dimension liée pour partie aux accords et conventions internationales ratifiées et impactant l'économie bleue. L’élaboration d’une stratégie nationale de l’économie bleue requiert des expertises et des éclairages divers, des arbitrages techniques et politiques qui nécessitent un exercice complexe et multisectoriel de formulation. Elle repose sur plusieurs piliers qui prennent en compte les aspects sectoriels porteurs d’avenir : la planification spatiale maritime (favorisant depuis le littoral jusqu’aux eaux internationales, la recherche d’une cohérence et d’une symbiose entre les différentes activités que l’économie bleue a vocation de regrouper, en veillant chaque fois à ce que ces activités ne s’opposent pas et ne se fassent pas au détriment des équilibres naturels) ; la mesure et la gestion des données relatives au bon état écologique ; - < > questions de sécurité, de sûreté et de coopération sous-régionale et internationale ;
une politique d’aménagement et de protection du littoral (pour la préservation de l’intégrité des sites, des paysages, des écosystèmes côtiers et du patrimoine marin, etc.) appuyée sur un processus de patrimonialisation impliquant une entité dédiée à la gestion foncière du littoral ; des aspects de gouvernance et d’animation transversale (interministérielle) pour la mise en convergence des opportunités et actions en vue d’une croissance bleue dans le pays… L’ensemble doit être adossé sur une démarche proactive et stratégique intégrant des aspects programmatiques (plans budgétisés) et la dimension genre
Dans cette perspective, le bureau-pays du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) recrute un (ou une) consultant(e) international(e) de haut niveau, chargé(e) de la réalisation d’une étude portant sur un état des lieux de la situation en Guinée, en vue de dégager les bases d’une pré-stratégie nationale d’économie bleue planifiée, multisectorielle et sécurisée, pouvant être soutenue par des programmes et projets structurants, ainsi que par une coopération internationale et régionale mobilisatrice. ( VOIR TDR'S EN PIECE JOINTE) Délai de réception des offres : 11 Novembre 2019. Prière envoyer vos propositions (propositions technique et financière) dûment signées: Uniquement par e-mail : A: ic.offres.gn@undp.org Avec mention de la référence et intitulé du dossier. Votre proposition devra être reçue au plus tard le 11 Novembre 2019 à 00hr00mn TU. N’hésitez pas à écrire à l’adresse info.offres.gn@undp.org pour toute information complémentaire. |